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PRESENTATION DU BARBOUILLEUR

Article de moi, car Mickaël ALONSO branle rien. Christensen
26 August 2004

Voilà, en route. Nous allons voir si cette vieille bécane veut bien fonctionner. Pour l'instant on dirait bien. Je suis assis à mon exercice quotidien que j'exerce une fois par semaine. Et encore c'est la première semaine, et même le premier jour. Cette bonne vieille Olivetti, rien à voir avec Windows. Il est beaucoup plus agréable d'entendre son tac tac tac. Même si elle imprime le texte une fois la fin de la ligne atteinte. On a  même l'impression d'écrire vachement plus vite. Zut, mon cigarillo est éteint, deux minutes... Voilà, c'est mieux. L'avantage de taper avec deux doigts, c'est qu'il en reste suffisamment pour tenir un gros puro. En l'espèce ce n'est pas le cas. Bref, on s'égare. Mais c'est ce qui fait le charme, si je vous l'assure. Et puis sinon que dire. Je suis dans mon atelier de dix mètres carré, d'un côté le coin peinture, avec un bureau rempli de croquis (au moins deux) et de l'autre le coin écriture, avec un petit bureau où se trouve un ordinateur non branché, dont le clavier est placé sur le moniteur, ce qui permet d'y substituer une machine à écrire. Celle là même avec laquelle j'écris ; vous aurez bien compris. A côté de ma personne, sur la gauche, pour les maniaques : côté sénestre, se trouve le chevalet, le célèbre chevalet du peintre, sauf qu'il me sert plus au séchage des toiles qu'à autre chose. Mais bon, on fait ce qu'on peut. Sinon, il y a trois étagères remplies de bouquins chers à mon inspiration, qui n'est pas. Au sol, un charmant tapis jaune que ma tendre moitié déteste, mais c'est mon tapis et il est bien pratique lorsque la peinture tombe au sol. Nombreuses sont les peintures qui décorent cette pièce, au moins quatre, sans déconner. Et ce non moins célèbre atelier baigne dans une faible lumière, très pratique pour peindre, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'ouverture, bien au contraire mais elles restent fermées par fainéantise. Enfin, voilà, le décor est planté, il faut seulement ajouter le bric-à-brac qui s'étale dans toute la pièce et qui n'a aucun rapport avec les deux activités, et il faut compter une corbeille qui déborde de toutes choses tout aussi incongrues.

En AvantJe m'appelle Jérôme Christensen, alias jéjé pour les intimes, j'ai trente et un ans, trente deux dans quelques mois, et on dit que je suis agent immobilier, mais il ne faut pas croire tout ce que l'on dit. Moi, je dis que suis peintre mais j'ai dû réaliser une trentaine d'oeuvres et deux expositions. Et oui, je sais,  d'emblée vous êtes fortement impressionnés, mais je sais rester modeste. Les deux expositions ont eu lieu au même endroit à Aix, un endroit dont je tairais le nom, pour ne pas être dérangé par mon fan club. Cet endroit est le commerce de bons amis, c'est pour cela que j'ai réussi à exposer sans être refusé. La première exposition a été bâclée en moins d'un mois et sans cartons d'invitation, sans vernissage et même sans vente. Etonnant, non ? La deuxième, moins mauvaise exposition, a été minutieusement préparée car repoussée par deux fois, rien n'était prêt, a été un franc succès. On ne me l'a fait pas deux fois. Il a été imprimé à de nombreux exemplaires un charmant carton sur lequel trônait mon grand chef-d'oeuvre, qui a fait l'unanimité, à tel point que maintenant il est suspendu dans ma véranda. Et un fabuleux vernissage a été méticuleusement préparé, si bien que cela a été un vernissage à l'ancienne car la moitié des toiles n'étaient pas vernies. Succès complet, les trois quarts des oeuvres ont été vendus, et si ce n'est une, toutes à mes amis, qui n'espéraient plus pouvoir obtenir de mes tableaux, du fait de leur petit nombre. Mais succès quand même. A quand la prochaine, je vous entends tous me le dire? Dès que je disposerais à nouveau d'une dizaine de toiles. Donc, vraisemblablement avant mes quarante ans. Sinon autre passe temps dans lequel je suis passé maître, c'est la lecture malheureusement c'est rarement une profession, si ce n'est critique, ou correcteur pour maisons d'édition, professions que l'on m'a jamais proposées, les fous ont peur de la faillite, car au nombre de bouquins que j'engouffre, je vous explique même pas le salaire qui me serait dû. C'est toujours le problème du génie : l'incompréhension.  Je ne peux évidemment pas vous parler de lecture sans citer quelques uns de mes mentors. D'abord, Cendrars, et oui obligé, c'est le plus grand et à tous les titres. Vient de très près ensuite John Fante, Henri Miller, Bukowski, Calaferte, Giono, Hemingway, et tous les autres. Démerdez vous après tout car j'ai très peu de mémoire, sachez seulement que je lis tout ce qui est bon, enfin pour moi, donc vous voyez certainement de qui je parle. Et sinon tant pis, vous avez qu'à lire après tout, chacun son boulot.







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