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Journal d'un TELien (29)


Journal d’un TELien (29)

Vendredi 7 mai 2004.

Cette fois je suis passé à la vitesse supérieure. J’ai fait imprimé des cartes de visite, des prospectus et du papier à en-tête. Je suis allé de boîtes aux lettres en essuie-glaces et j’ai posté une tonne de courriers ciblés.

Et comme mes coordonnées figurent en bonne place sur chaque exemplaire des supports de cette publicité directe, et de peur de rater la tournée du facteur, j’ai fait provision de bouche avec l’intention de tenir le siège de l’atelier, jour après jour, à jamais plus d’une coudée du téléphone et du coupe-papier… jusqu’à ce que vente s’ensuive.

Samedi 8 mai 2004.

Ça n’est pas pour dire, mais certains rebondissements à certaines affaires sont quand même assez inattendus.

Y a plus d’un mois de cela, j’essuyais la gifle de la voisine pour toute réponse à ma sollicitation de la déshabiller en peinture, m’effaçais devant les menaces de représailles du mari avant de me colleter sur la pelouse avec le chien du-dit couple, pour finalement et en guise de consolation croquer la bête sur la toile.

Hé bien tout à l’heure, le carillon s’en est donné à cœur joie ! Derrière la porte, Monsieur, Madame et Tarzan, dans l’ordre, attendaient que je les fisse entrer dans mon antre. Il a suffit d’un petit pastis pour dérider l’atmosphère et en venir au sujet même de la visite. En gros, le couple a aperçu chez un vague beau-frère mon tableau représentant le Tarzan en question (j’avais complètement oublié avoir troqué cette œuvre contre la taille des rosiers, travail nécessaire mais qui n’entre pas dans le champ de mes compétences) ; ainsi ont-ils jugé de mon petit talent, et comme Madame est la présidente du comité des fêtes des Gavastous, elle a eu l’idée pour remplir la cagnotte de faire imprimer un calendrier à l’effigie mensuelle des personnalités masculines du quartier, en petite tenue s’il vous plaît. Entre autres : un poissonnier, un placeur en assurances, un cheminot et un professeur des écoles ; sans oublier Monsieur, camionneur de son état. L’idée du calendrier n’étant pas des plus neuves, ma voisine a décidé, pour la touche personnelle, que chacun de ces messieurs poserait dans le plus simple appareil en compagnie de son animal préféré ; mon voisin s’afficherait donc avec son chien… de cette condition, elle avait obtenu l’acceptation de son époux, tant celui-ci aimait et était fier de son berger allemand.

En plus de la reconnaissance éternelle du quartier des Gavastous, mes émoluments pour le travail accompli se verront versés en nature, sur les deux années à venir : morue et autres maquereaux en veux-tu en voilà, assurances à discrétion, un billet annuel (aller/retour) longue distance pour n’importe laquelle de mes destinations européennes, soutien scolaire pour les enfants à demeure, un abonnement à la tribune d’honneur pour les deux prochaines saisons du championnat de jeu à XIII… et couronnant le tout : le transport de mes tableaux gratis à travers l’ensemble du territoire.

Dommage que mon voisin ne fasse pas dans l’international… mais elle est pas belle, la vie ?

Dimanche 9 mai 2004.

C’est la première fois que j’ai accompagné le fiston à la pêche. Un petit cours d’eau sans prétention au bord duquel il y a plus à rêvasser qu’à prendre son pied avec la ligne, tant le poisson a compri qu’il valait mieux frétiller dans des eaux moins souillées. Mais c’était là, et pas ailleurs, que le fiston et son copain ont voulu taquiné le goujon.

Le rôle de fouilleur de terre m’a été dévolu, manière d’en tirer les vers que personne n’avait songé à emporter. Et je n’ai pensé à rien d’autre de l’après-midi, qu’à remplir correctement ma mission de pourvoyeur d’appâts.

 

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